Histoire du blues : le 20 ème siècle

Le dernier siècle a été le témoin d’une vague sans précédent dans l’acceptation de la guitare comme instrument utilisé pour l’expression artistique importante. Cette tendance est toujours vraie de nos jours. En aucune autre époque de son histoire, la guitare n’a été aussi appréciée comme instrument de concert.

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On reconnaît deux raisons à la base de l’énorme popularité de la guitare aujourd’hui. La première et la plus évidente est reliée à des phénomènes propres au 20ème siècle. Les progrès révolutionnaires de la technologie et le développement des communications au moyen des mass media, ainsi que des moyens de transport plus rapides et efficaces sont là les aspects les plus notables de ce siècle. La radio, la télévision, l’industrie de l’enregistrement, les communications par satellites, les déplacements par réacté, etc. ont tous contribué à universaliser l’exposition de la guitare. Les musiciens peuvent maintenant donner des concerts partout dans le monde à l’intérieur d’une seule saison. Ils peuvent atteindre des auditoires très importants – non seulement ceux présents sur les lieux du concert mais aussi ceux qui suivent le concert à la télévision, qui écoutent la radio et aussi joindre des auditeurs d’enregistrements, et des millions d’entre ceux qui utilisent l’ordinateur et l’Internet. Plus de gens que jamais sont, ainsi, attirés à participer aussi bien comme compositeurs, interprètes ou auditeurs; plus d’occasions sont créées qui font surgir l’intérêt pour la guitare.

La seconde raison, bien que moins spectaculaire, n’est pas moins significative. Elle est un prolongement, une conséquence naturelle des développements qui se sont produits lors des siècles précédents.

On se souviendra que vers la fin du 19ème siècle, Tarrega a développé et élevé la technique de la guitare au niveau d’un art véritable, niveau précédent la prochaine étape que nous connaissons comme étant la technique moderne. Les grands fabricants de guitare, plus particulièrement Torres, avaient développé un instrument qui, avec de légères modifications, est en tout point égal jusqu’à ce jour à la forme classique de la guitare. Ces deux événements marquants devaient ouvrir la voie à la pleine réalisation du potentiel de la guitare au 20ème siècle.

Tarrega a eu plusieurs élèves remarquables, cependant le plus important a été de loin Miguel Llobet (1878-1937). Llobet donna des concerts à travers l’Espagne. Il a joué à Paris, en Angleterre, aux États-Unis, en Amérique du Sud, à Berlin, à Vienne, bref, dans presque toutes les villes importantes du monde occidental. Llobet était reconnu comme étant un maître et un virtuose suprême de la guitare.

Il a enseigné à un nombre considérable de guitaristes contemporains hors du commun dont Maria Luisa Anido (1907-) et José Rey de la Torre de Cuba.

Le titre de géant virtuose guitariste du 20ème siècle revient à Andres Ségovia (1893-1987) un ami intime de Miguel Llobet. Ségovia a été obligé d’apprendre la guitare par lui-même et devint ainsi un autodidacte de cet instrument. Il a éventuellement développé une technique qu’on pourrait qualifier d’amélioration de celle de Tarrega et l’un des aspects les plus importants de cette technique, par-dessus toute chose, a rapport à la précision de la main droite en particulier. Pendant plus d’un demi siècle, année après année, il a donné des concerts à travers le monde. Il a à son crédit d’innombrables performances radiodiffusées et télévisées. Il a mis sous disque pratiquement son répertoire tout entier.

L’implication de Ségovia dans la guitare va au-delà de la simple interprétation de pièces.

Il a inspiré des compositeurs contemporains à écrire des pièces pour la guitare. Mario Castelnuovo-Tedesco a composé le premier concerto pour guitare du 20ème siècle (1939).

Également, sous l’instigation de Ségovia, le Mexicain Manuel Ponce, l’Espagnol Joaquim Rodrigo et le Polonais Alexander Tansman ont composé pour la guitare.

Ségovia a enseigné à des générations de guitaristes. Alirio Diaz était un des élèves les plus remarquables de Ségovia et est devenu un des guitaristes dominants internationaux, ayant connu beaucoup de succès dans l’interprétation de la musique latino-américaine.

Narciso Yepes (1927-1997), un compatriote espagnol de Ségovia, était un autre guitariste virtuose possédant une technique impeccable. Il a donné son premier concert public à vingt ans et est devenu par la suite un interprète de réputation internationale.

Des interprètes de calibre international sont venus d’autres pays également tels Karl Scheit, Konrad Ragossnig. Parmi ces interprètes, deux Anglais, Julian Bream (1933-) et John Williams (1941-) ont démontré de très grandes capacités et sont devenus des virtuoses de grande envergure.

Julian Bream

Julian Bream a appris en écoutant la radio et en étudiant la technique d’autres guitaristes. Il a reçu une formation comme pianiste, violoncelliste et en composition au Royal College of Music. Le premier concert de Bream à Londres a eu lieu au Wigmore Hall en 1951. Depuis lors, il a mené une vie de musicien occupé et couronné de succès, partageant son temps entre les performances dans son pays, les studios d’enregistrement, et les salles de concert. Ses goûts musicaux sont variés et sa réputation à titre de joueur de luth est aussi fameuse que comme guitariste. Comme guitariste, son répertoire s’étend de la Chaconne de Bach aux oeuvres de compositeurs contemporains. Il a beaucoup contribué à promouvoir la musique contemporaine pour la guitare.

John Williams

Né en Australie en 1941, John Williams a commencé à étudier la guitare par son père, fondateur du Centre de la guitare espagnole à Londres. En 1952, il a été présenté à Ségovia qui l’a pris comme élève. Sur les conseils de Ségovia, il fit son entrée à l’Academia Musicale Chigiana à Sienne. De retour en Angleterre, il a étudié le piano et la théorie musicale de 1956 à 1959. Ses débuts à Londres au Wigmore Hall eurent lieu en 1958 et en peu de temps son nom devint synonyme de perfection en Angleterre et au-delà.
John Williams est toujours l’un des plus talentueux interprètes de guitare classique possédant une remarquable technique complète. Son répertoire varie de transcriptions de musique ancienne de luth à des oeuvres de compositeurs sud-américains et contemporains. Il a changé son style de classique à une musique non-classique. Il a expérimenté la musique de Jazz en adaptant et interprétant des oeuvres de Bach, Scarlatti, Villa-Lobos et d’Albéniz selon ce style de musique. Il s’est aventuré dans le domaine de la guitare électrique et de la musique pop.

L’interprétation en duo a été rendue populaire par l’équipe Alexandre Lagoya et Ida Presti; depuis lors le nombre de ces duos s’est accru, de même que les pièces de musique composées pour eux.

Eliot Fisk

Né à Philadelphie, Eliot Fisk a reçu une maîtrise en science musicale M.M.A. à l’Université Yale, où il a étudié avec le claveciniste Ralph Kirkpatrick. Immédiatement après avoir obtenu son diplôme, il fut sollicité dans le but de mettre sur pied le département de guitare de l’École de musique de l’Université Yale. En 1974, on l’a présenté à son idole, Andres Segovia, qui lui a donné des leçons privées pendant plusieurs années. En plus de sa carrière comme interprète, Eliot Fisk est très engagé dans une carrière d’enseignant. Il est professeur de guitare au Mozarteum à Salzbourg en Autriche où il enseigne à de talentueux jeunes guitaristes provenant d’une douzaine de pays différents. M. Fisk donne aussi de nombreux cours en particulier et réside à travers le monde. Né avec le goût du risque et virtuose possédant une imagination débordante agitée, Eliot Fisk a apporté une toute nouvelle dimension à l’interprétation de guitare classique. Il a traité les demandes de compositeurs contemporains par une imposante prestation de musique de guitare tout comme pour ses propres transcriptions d’oeuvres de Bach, D. Scarlatti, Haydn, Mozart, Mendelssohn, Granados, Albéniz et autres. Un grand interprète en récitals et soliste avec orchestres, il joue régulièrement également avec divers ensembles de musique de chambre.

Développements nouveaux dans la construction de guitare

Le réalisations monumentales de l’école espagnole se retrouvent dans les guitares de Santos, Hernandez et de José Ramirez de Calaretta. Hermann Hauser a été un important luthier du 20ème siècle. Ses excellents instruments ont été utilisés par plusieurs guitaristes de concert contemporains.

La fabrication de guitares a été faite selon les traditions du passé et en modifiant quelque peu celles-ci dans le but de produire de meilleurs instruments. Grâce à la technologie et à l’innovation, les vieilles cordes de boyau ont été remplacées par des cordes de nylon. Cette dernière innovation a beaucoup révolutionné l’art de jouer de la guitare. Puisque les cordes en nylon sont beaucoup plus résistantes, ont moins souvent besoin d’être accordées et produisent un son de meilleure qualité que celles en boyau, elles sont plus pratiques et demandées.

Actuellement, la guitare jouit d’une assise solide au niveau international. Elle est enseignée à travers le monde. Après la Seconde guerre mondiale, la guitare est devenue extrêmement populaire au Japon et ce pays a produit un grand nombre d’interprètes, de professeurs et de fabricants de cet instrument.Pratiquement partout, des magazines traitant de la guitare sont publiés et disponibles.

Des périodiques internationaux sur la guitare existent et publient des articles sur des activités se rapportant à la guitare à travers le monde: le Classical Guitar Magazine, publié en Angleterre, le Classical Guitar et The Guitar Review, publié à New-York, ont un tirage international. Ils sont également publiés sur Internet.
Des Sociétés de guitare se sont multipliées partout.

L’éclosion de sociétés, d’associations et d’organisations dévouées à l’avancement de la guitare ou à un ou plusieurs aspects y étant associés apportent un témoignage supplémentaire de l’intérêt universel envers cet instrument. Ces organisations présentent de jeunes guitaristes dans des récitals, encouragent l’étude de cet instrument, et se consacrent à un grand nombre de fins ayant en commun la propagation d’activités pertinentes à la guitare. Les récitals de guitare se sont multipliés de nême que les compétitions de niveau national et international.

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